
Vous connaissiez sans doute déjà le « burn-out », à savoir cet épuisement moral que l’on attribue notamment à une surcharge de travail. Ce que vous ne saviez peut-être pas c’est que l’absence de travail peut également, lorsqu’elle est prolongée et surtout injustifiée, occasionner un épuisement professionnel qui peut, dans certains cas, se révéler bien plus ravageur que le burn-out. Pourtant, le bore-out reste un sujet tabou, bien plus encore dans nos sociétés africaines où les affections d’ordre psychologique sont systématiquement soit attribuées au mystique soit banalisées car considérées comme étant « les choses des blancs ».
Au Gabon en effet, les problématiques liées à la prise en charge de la santé mentale en général, et aux risques psychosociaux en particulier [1], ne suscitent que très peu d’intérêt comme en témoignent à la fois l’extrême modicité du budget alloué à la médecine psychiatrique et les dispositions des articles 196 et suivants de notre code du travail qui révèlent un attachement du législateur au seul caractère « physique » de la santé, et ce malgré l’emploi des termes plus larges de « santé des travailleurs ».
Or, les risques d’affections mentales liées au travail existent et méritent donc, dans l’intérêt des employés, d’être plus sérieusement pris en compte par les autorités dans le cadre de la politique nationale de santé au travail.