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Le droit à l'ignorance : « que faire si mon patient refuse d'être informé ? »

Dès lors qu'un acte médical est envisagé et que, naturellement, le consentement du patient doit être préalablement recueilli, la loi prévoit que ce dernier est en droit de recevoir les informations nécessaires à sa prise de décision. En effet, l'article 12 de l'Ordonnance du 23 février 2018 relative à l'organisation et la gouvernance des structures sanitaires en République gabonaise dispose que « les praticiens et personnels paramédicaux des structures sanitaires communiquent les informations accessibles aux patients ou aux personnes qui les accompagnent. ». Ainsi le consentement du patient dûment informé sera-t-il considéré comme étant « éclairé », tandis que celui recueilli auprès d'un patient n'ayant pas reçu une information accessible sera, jusqu'à preuve du contraire[1], réputé nul.


Toutefois, il arrive que le patient fasse lui-même obstacle à la mise en œuvre de son droit à l'information, plaçant inévitablement dans une situation complexe le soignant pour qui la transmission de l'information constitue une obligation à la fois légale et éthique. Se pose alors la question de la conduite à tenir par un soignant qui serait confronté à une telle réticence. Doit-il se plier à la volonté du patient ? Ou, au contraire, peut-il contraindre ce dernier à recevoir les informations dont il ne veut pas ? Ou bien encore, doit-il faire le choix de se retirer de la relation de soins ?




Le rôle du thérapeute

Chaque fois que le patient exprime un refus, quel qu'il soit, et que ce refus apparaît potentiellement préjudiciable pour le patient lui-même ou pour autrui, le soignant doit systématiquement, en vertu de son devoir moral envers ses patients, revêtir sa casquette de thérapeute. Concrètement, il lui appartient de faire un pas en direction du patient réfractaire de manière à le pousser à verbaliser les raisons de son choix, l'objectif étant de le comprendre pour mieux le convaincre de la nécessité de l'information ou de l'acte, selon le cas. Dans ce type de situation, il peut être également recommandé de solliciter l'appui de sa hiérarchie et/ou notamment d'envisager de faire appel à un psychologue.