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L’alimentation en milieu hospitalier : l’hôpital doit-il nourrir ses patients ?


Dans la pratique, les frais de restauration sont généralement inclus dans les coûts d'hospitalisation, mais des plaintes fréquentes émergent quant à la qualité et la quantité des repas servis aux patients.



L’idée répandue selon laquelle l’hôpital n’est pas un hôtel ou un lieu dans lequel on va pour “bien manger” souligne une lacune dans notre système de santé, mettant en évidence que le bien-être global du patient n'est clairement pas au centre des préoccupations.


Alimenter, c'est aussi soigner !


La prise en charge médicale ne devrait pas se limiter à l'administration des soins nécessaires ; elle devrait prendre en considération la personne malade dans son entièreté. L'accueil, la communication, et l'alimentation sont des éléments intégraux de ce processus, car ils sont une extension du soin. Respecter la dignité du patient et contribuer à sa guérison impliquent de reconnaître ces aspects.


L’alimentation revêt une importance particulière, influençant la durée du séjour à l’hôpital et contribuant directement au processus de guérison, en particulier après une opération où certains aliments peuvent impacter la convalescence.




Une logistique complexe mais nécessaire


Bien que l'importance de prendre en charge l'alimentation des patients soit indéniable, cela reste une tâche complexe nécessitant une logistique bien organisée. Il est essentiel de tenir compte des recommandations médicales, que ce soit avant ou après une opération, tout en respectant les préférences individuelles des patients. Intégrer les préférences du patient implique de présenter une offre diversifiée, permettant ainsi au patient d'avoir un choix, même restreint.


La production et la distribution des repas constituent un défi supplémentaire. La sécurité et l'hygiène alimentaire doivent être au cœur de la réflexion. Il est impératif d’examiner de près les protocoles de sécurité alimentaire à l’hôpital. Où et comment sont préparés les repas servis aux patients ? Comment sont-ils acheminés ? Comment l’établissement garantit-il la préservation de la chaîne du froid ?


Ces interrogations revêtent une importance capitale, car même si l'hôpital n'est pas considéré comme un lieu de délectation culinaire, la qualité sanitaire de la nourriture servie aux malades doit être une préoccupation constante. La contamination alimentaire peut entraîner des infections nosocomiales, mettant en danger la santé déjà fragile des patients hospitalisés.


Ainsi, l’attention portée à la sécurité et à l’hygiène alimentaire joue un rôle essentiel dans la prévention de complications supplémentaires et dans le maintien de la santé des patients.




Une bouffée d'oxygène pour l'Assurance maladie


Dans un contexte où les habitudes alimentaires générales ne sont pas optimales, faute d’une politique de prévention adéquate, le séjour à l’hôpital peut être une opportunité d’encourager de meilleures pratiques alimentaires.


Ce processus éducatif alimentaire durant le séjour à l’hôpital, c'est bien plus que des repas réguliers ; c’est une formation indirecte à une nutrition plus saine. Et cela peut contribuer significativement à la préservation du système de santé dans son ensemble. En encourageant de meilleures habitudes alimentaires, l’hôpital peut jouer un rôle actif dans la prévention des maladies liées à la nutrition, contribuant ainsi à la réduction des dépenses de l’Assurance maladie à long terme. C’est une approche proactive qui, au-delà du traitement immédiat, investit dans la santé future des individus, impactant positivement la charge globale qui pèse sur notre système de santé.


En définitive, c'est à l'hôpital qu'il appartient d’assurer l’alimentation du patient, intégrant cette prestation comme un élément essentiel du processus de guérison. Cela nécessite une approche équilibrée prenant en compte à la fois les impératifs médicaux et les préférences individuelles du patient.


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