Au Gabon, les avortements clandestins sont un véritable problème de santé publique. Chaque année, des centaines de femmes y ont recours faute de soutiens familiaux et de réelles mesures d’accompagnement social. Ces femmes font alors le lourd choix de s’exposer à des problèmes de santé plus ou moins graves (hémorragie, infections vaginales, perforation de l’utérus, avortement incomplet, stérilité), à des sanctions pénales[1] et à la mort. En effet, les avortements clandestins constituent l’une des principales causes des décès maternels au Gabon.
C'est à la fois confrontés à des chiffres toujours plus alarmants et en application du protocole de Maputo relatif aux droits des femmes signé et ratifié par le Gabon, que les pouvoirs publics ont initié, dès 2019, une refonte majeure, emblématique même, de la loi anti-avortement jusque-là en vigueur dans le pays. Ainsi, après des décennies de répression stricte de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), il existe désormais dans le corpus législatif gabonais un droit à l’avortement indirectement consacré par la loi du 5 juillet 2019 portant Code Pénal[2].
Il ne s’agit toutefois pas d'un droit absolu reconnu à toutes les femmes. En effet, l’avortement provoqué demeure puni par la loi pénale. Ce qui est néanmoins permis, c’est l’interruption Thérapeutique de Grossesse (ITG) dont les conditions d’accès devraient bientôt être élargies si l’on en croit le projet de réforme récemment adopté.
Dans cet article :
◾ Qu'est-ce que l’ITG ?-ce que l’ITG ?
◾ Quelles sont les conditions d’accès actuelles à l’ITG ?ITG ?
◾ Qu’est-ce qui va changer avec la réforme ?-ce qui va changer avec la réforme ?
