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"Observance", "non-observance": de quoi parle-t-on ?



  • Contenu de la notion

Issu du vocabulaire religieux, le mot « observance » désigne l’action d’observer, d’obéir à la règle. En médecine, il est défini comme étant « le degré de coïncidence entre le comportement d'une personne et les conseils donnés par le médecin. »[1]. A contrario, on parlera de non-observance dès lors que le patient adopte un comportement dérogeant au strict respect de la prescription médicale.


Mais dans un contexte global de rejet de la médecine paternaliste, le terme « observance » dérange. En cause, sa référence à la règle religieuse qui suggère une attitude passive de l’individu pour lequel l’unique alternative est la soumission ou la désobéissance. C’est pourquoi certains auteurs lui préfèrent la notion de « coopération » appréhendée comme l’« obéissance liée à la confiance »[2].


« La coopération est insuffisante si le patient, sciemment ou inconsciemment, modifie sur le plan qualitatif ou quantitatif la prescription reçue, compromettant ainsi le succès du traitement quand il ne le voue pas à un échec complet »[3].

D’autres auteurs préfèrent le terme anglo-saxon de « compliance ». Mais cette notion ne fait pas non plus l’unanimité car elle renvoie à la même idée de coercition que la notion d’observance. Pus récent, le terme « adhésion »[4] est plus favorablement accueilli par la doctrine, puisqu’il cadre parfaitement avec la volonté d’autonomisation des patients. Contrairement à l’observance en effet, l’adhésion thérapeutique suppose un partenariat et met l'accent sur un « accord actif du patient vis-à-vis des recommandations thérapeutiques prodiguées par son médecin ».



  • Typologie de la non-observance

Lorsqu’on parle de non-observance, on pense immédiatement à la non-observance médicamenteuse, c’est-à-dire le comportement défaillant du patient quant au respect de la prise du traitement prescrit. Certains auteurs considèrent qu’il faut y inclure la « surconsommation médicamenteuse »[5] dont les conséquences ne sont pas négligeables. Mais la non-observance peut revêtir différentes formes et la méthode de classification varie selon les auteurs. On en retiendra deux.


1. Non-observance qualitative et non-observance quantitative :


- D’un point de vue qualitatif, elle peut concerner la prise du traitement, le suivi des recommandations hygiéno-diététiques, la ponctualité aux rendez-vous ou encore la réalisation des examens complémentaires prévus.

- D’un point de vue quantitatif, elle traduit la défaillance totale ou partielle du patient quant au respect des posologies ou encore des horaires des prises.

2. Non-observance primaire et non-observance secondaire :


- La non-observance primaire désigne le comportement immédiat du patient au sortir de la consultation médicale : non-achat des médicaments prescrits ou encore achat partiel de ceux-ci.

- La non-observance secondaire renvoie à des erreurs d’utilisation des médicaments par le patient[6] : erreur d’interprétation de la prescription, erreur de posologie, erreur de mode d’administration, etc.





 

[1] En 1974, Sackett et Haynes

[2] Burner

[3] Tauber 1987

[4] Blackwell est le premier, en 1976, à développer le concept d'« adherence »

[5] Breen et Salzman

[6] Ces erreurs, au nombre de 12, ont été répertoriées par la Société Américaine des Pharmaciens Hospitaliers.


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